Construction
de la route du Vignale
par ses habitants
Avant
1948, aucune route carrossable ne desservait le hameau du Vignale.
Il fallait emprunter un sentier muletier, laisser les voitures
à Sainte Marie et continuer à pied et à
dos d'âne.
Revenu de Tunis en août, Etienne Ciancioni
lance l'idée de construire avec tous les hommes du Vignale
une route pour désenclaver le hameau. Scepticisme des
uns, fatalisme des autres, enthousiasme de quelques uns.
Le projet est étudié sur plan. Le sentier est
en réalité le reste d'une ancienne route que les
intempéries et le temps ont réduit et détruit.
Tous les habitants finissent par donner leur accord. Tous les
hommes valides de 15 à 73 ans sont mobilisés.
Les femmes apportent aussi leur concours. Chaque famille contribue
à la nourriture des hommes du chantier.
N'oublions pas
qu'à cette époque les denrées étaient
encore rationnées. Les femmes et les enfants assurent
avec les enfants les relations entre le chantier et le village.
Bonne humeur et entente règnent.
Pour dégager
les rocher on se sert de mines anti-chars, vestiges de la campagne
de Corse. Des murs de soutènement et un pont sont construits.
Les 4 et 12 septembre de terribles orages emportent une partie
des travaux. Pourtant le pont tient bon, et le chantier est
mené à bien.
Des hommes ont eu raison du fatalisme et du scepticisme. La
solidarité, dans la tradition de l'Operata, a permis
au hameau du Vignale d'être désenclavé.
Souvenons-nous de cette leçon de nos anciens.